L'emploi dans le Segréen semble atone en ce début 2007. Peu d'évolutions marquantes à signaler (dixit ANPE), mais quelques motifs d'inquiétudes...
Combrée avait en 2005 un établissement d'enseignement privé sous contrat avec l'État comprenant un lycée, un lycée professionnel et un collège. Il était constitué de 350 élèves (en 2005, il y en a eu 700 dans le passé). Sa fermeture en 2005 a supprimé 40 emplois d'enseignants sous contrat et 30 emplois salariés privés. Le député UMP Marc Laffineur avait promis dans son journal parlementaire de novembre-décembre 2005 que ce site serait reconverti en "Établissement Public d'Insertion de la Défense". Marc Laffineur prévoyait l'accueil de 600 jeunes générant un revenu d'"un million d'euros par mois" pour le Segréen. Fin 2006, "les 200 premiers élèves" devaient arriver avec "les 100 premiers encadrants". Marc Laffineur a dû prendre ses rêves pour la réalité. On peut supposer qu'il s'est fait abuser, comme beaucoup, par le gouvernement de l'époque auquel participait Nicolas Sarkozy. Aujourd'hui, 4 mois après le démarrage, laborieusement seuls 30 pensionnaires sont là et moins de 10 emplois. Alors que le député UMP avait promis de faire reprendre 100 % du personnel salarié privé de l'ancien établissement, seules 2 personnes ont été embauchées. De plus "le million d'euros" n'a été que virtuel.
Autres inquiétudes : des rumeurs de délocalisations d'entreprises courent régulièrement à propos de plusieurs grosses entreprises comme Paulstra (fabrications de joints à Segré), la Soviba (abattoir au lion d'Angers) ou des restructurations comme chez Leleu (menuiserie industrielle à Candé).
Le Segréen manque d'emplois qualifiés, particulièrement dans l'industrie. Il a besoin de plus d'industrie de haute technologie malgré la présence de quelques-unes comme Oléane à Combrée.
Il a surtout besoin d'industries à haute valeur environnementale. Il a perdu des emplois industriels par exemple SAITS (traitement chimique de surface) ou la Papeterie d'Anjou à Vern d'Anjou qui ont fermé il y a peu d'années. Ces deux entreprises sont des modèles de ce qu'il ne faut pas faire. Elles n'ont absolument pas su ou voulu (le préfet pourrait témoigner !) s'adapter aux contraintes environnementales. La seconde travaillait comme au XIXe siècle. Aujourd'hui, il reste des friches industrielles non encore complètement décontaminées et nettoyées. En 2007, toutes les entreprises devraient appliquer la norme environnementale ISO14001 et c'est un minimum insuffisant. Oléane à Combrée a été précurseur dans ce domaine. Mais il est de la responsabilité des élus d'aider les industriels à anticiper les mesures réglementaires en matière de protection de l'environnement, car c'est ainsi que l'on préservera durablement l'emploi. Sans doute manque-t-on d'élus Verts...
Autre sujet d'inquiétude : les conditions de travail. Elles sont déplorables dans certaines entreprises du Segréen. Certaines ont préféré, là aussi, fermer plutôt qu'adapter l'outil aux hommes et femmes qui y travaillent. D'autres (trop) font du chantage à l'emploi. L'agroalimentaire, qui a pourtant fait des efforts pour améliorer le confort au travail, est encore loin du compte. Il faut entendre les plaintes des salariés qui subissent, n'ayant pas d'autres choix. Le travail précaire y est important comme dans l'arboriculture. Les employeurs arboriculteurs se plaignent régulièrement de ne pas trouver suffisamment de main-d'œuvre. On pourrait donc croire qu'ils font tout pour améliorer les conditions de travail et les salaires. Pas du tout ! Un exemple : combien de ramasseurs de pommes et autres ramasseurs ne se sont pas pris régulièrement en pleine figure les produits de traitement et autres pesticides pas vraiment bons pour la santé ! Leur seule compensation : un salaire au niveau du SMIC ! Pourtant il s'agit d'un travail pénible, tout particulièrement si l'on n'est plus très jeune ou si l'on n'a pas une excellente condition physique. Aussi dès qu'un jeune trouve mieux, il part. La solution de certains arboriculteurs est de faire venir des travailleurs d'ailleurs (polonais, turcs, ...). Ceux-là au moins ne se plaignent pas d'être exploités !
Alain Frappin - François Beaumert
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François Beaumert, 47 ans, 3 enfants, économiste, résidant à Avrillé.